La récurrence des inondations à Dakar
Les inondations constituent un problème récurrent qui remonte à plusieurs années dans la
presqu’ile du Cap Vert. Elles sont aggravées d’année en année, entre autres par la croissance
démographique exponentielle et le développement effréné de l’habitat en marge de toutes
normes urbanistiques. Ce phénomène qui peut être appréhendé par une analyse diachronique
de l’occupation de l’espace dans la région de Dakar sur plusieurs décennies, montre que
plusieurs quartiers ont été érigés dans des zones non aedificandi. En effet, les voies
d’écoulement du réseau hydrographique ont été progressivement occupées, empêchant
l’évacuation gravitaire des eaux de ruissellement vers les exutoires naturels. Par ailleurs, la
réalisation non coordonnée des travaux dans l’espace urbain a un impact sur l’efficacité des
ouvrages.
Créateur : JOHN WESSELS – Crédits : AFP via Getty Images
Dakar sous l'eau ...
Avec le retour des pluies après la période de sécheresse des années 70, les eaux de
ruissellement ont naturellement repris leurs anciens chemins d’écoulement, occasionnant
l’inondation de plusieurs quartiers irréguliers avec de graves conséquences matérielles,
sociales et économiques. A la faveur de changements climatiques, les hivernages sont de plus
en plus caractérisés par des intensités pluviométriques exceptionnelles avec une
augmentation considérable de la quantité des eaux de ruissellement et de la remontée du
niveau de la nappe phréatique dans certaines zones comme la banlieue Dakaroise.
Créateur : JOHN WESSELS – Crédits : AFP via Getty Images
La réponse face aux inondations à Dakar
Ainsi, face à l’acuité des inondations, des réponses d’urgence ont été apportées, mettant ainsi
l’accent sur le stockage des eaux pluviales dans les bassins de rétention et leur pompage vers
En effet, suite au rapport exhaustif de 80 experts sénégalais issus de différents secteurs, le
Conseil présidentiel a adopté le Programme Décennal de Lutte contre les
Inondations (PDLI) dont la mise en oeuvre a été planifiée en trois phases sur la période 2012-
2022 pour un budget d’investissement global de 767 milliards FCFA.
Aujourd’hui, après dix années de mise en oeuvre, une évaluation exhaustive du programme
serait recommandée en vue d’identifier les points positifs et points d’amélioration, facilitant au
Gouvernement la recherche de solutions durables à ce phénomène.